Qui
seraient les architectes du grand projet Séléka en République Centrafricaine?
Pendant
longtemps, nous nous étions demandés pourquoi les dirigeants et les hommes de la
Séléka avaient commencé à reproduire en Centrafrique, les atrocités qui avaient
été rapportées au Darfour, au Sud Soudan, en Sierra Leone, au Libéria, au
Rwanda, au Burundi, au Congo et en République Démocratique du Congo. Quelle
pouvait avoir été la logique de ces actes que l’on qualifierait de barbaresques?
Comment ces hommes de la Séléka avaient pu importer les modèles de ces actes
inhumains dans le pays, puis pousser à son paroxysme ces mêmes instincts d’un
temps ou d’une époque que nous aurions considérée comme très ancien? Comment
trouver une explication plausible aux actes inhumains qui continueraient à se
produire en Centrafrique?
Selon
nous, la rébellion Séléka dans sa constitution et dans ses stratégies pour la
Centrafrique ne représenterait en réalité qu’un système sophistiqué de grand
banditisme; la Séléka avait été établie pour chercher à mettre en coupe la
République Centrafricaine, à l’exemple de nombreux pays africains avant elle. Le
but recherché n’avait été nullement l’établissement d’un régime démocratique en
Centrafrique, et, qui autoriserait la conception, la mise en place de grands
projets de société, ou simplement son développement paisible et harmonieux. Dans
la constitution de la Séléka, les buts avaient été la déstabilisation de toutes
les structures de la société, puis la saisie, la confiscation et le détournement
par leurs auteurs de toutes les ressources naturelles, disponibles dans le pays.
Les
entités ou les hommes qui avaient conçu ce plan machiavélique seraient les
véritables auteurs du chaos centrafricain. Les auteurs seraient les hommes
politiques des pays africains lointains ou voisins; les auteurs seraient ceux
qui avaient offert les fonds nécessaires pour l’acquisition de véhicules,
d’armements, de matériel de communication, et l’alimentation régulière et
continue des hommes, afin de mettre en exécution cette vaste opération sur tout
le territoire. Leurs auteurs seraient certains hommes riches du monde qui
avaient profité de la faiblesse des régimes politiques successifs et corrompus
en Centrafrique. Ces hommes seraient les émirs, princes ou autre des pays arabes
du golfe ou les patrons d’organisations criminelles du monde de la drogue, du
trafic des armes, et autre. Ces hommes et ces femmes, difficiles à identifier
nommément, auteurs des malheurs des centrafricains, seraient les patrons de
nombreuses compagnies internationales et anonymes qui prétendaient faire des
affaires légitimes, et, qui avaient pignon sur rue dans une ville, dans un état
quelconque du monde. Ces hommes d’affaires seraient des professionnelles des
organisations criminelles qui avaient, depuis, foisonné en Afrique, lieu de
prédilection pour les affaires louches et pour s’enrichir rapidement et à peu de
frais.
Leurs
stratégies pour ce qui concerne la Centrafrique avaient été de créer
l’instabilité sous tous les prétextes, comme celui de chasser Patassé ou Bozizé
du pouvoir, en tuant massivement pour établir un état schizophrénique dans
l’esprit de la population, pour créer la paranoïa et pour arriver à la
soumission des centrafricains. Leurs objectifs avaient été de faire exploser
l’existence de toute forme d’autorité administrative, de créer le chaos pour
rendre le pays ingouvernable, pour y installer leurs marionnettes comme Michel
Djotodia, Abakar Sabone, Eric Neris, Nouredine Adam et les chefs de pelletons
armés dans chaque région. Enfin pour mettre en place à Bangui une présidence et
un gouvernement disparate dit de transition à qui les architectes dicteraient
leur volonté. En fin de chaîne, ces évènement leur permettraient surtout de
mener les opérations de braconnage des éléphants et continuer à alimenter le
marché mondial de l’ivoire, puis celles d’extraction de l’or, du diamant, du
bois, de vols du bétail, de prostitution des femmes et des filles, etc.
Au
second niveau de la hiérarchie de cette organisation Séléka apparaîtrait ce qui
était visible, c’est à dire les agents, également des bandits, les dirigeants de
la Séléka qui étaient assurés de recevoir en retour de grosses compensations
financières et/ou offres domaniales pour les services rendus. Dans les campagnes
démagogiques de Michel Djotodia et d’Abakar Sabone qui avaient paru sur certains
sites de l’Internet, ceux-ci avaient voulu faire croire que les musulmans
avaient longtemps été maltraités selon leurs termes, et, que ceux-ci voulaient
jouer une part plus importante dans l’exercice du pouvoir à Bangui. Aujourd’hui,
ils veulent une division de la Centrafrique entre les communautés musulmanes et
les chrétiennes. En faisant déplacer les musulmans contre leur gré dans le Nord,
Abakar Sabone voudraient surtout utiliser ces mêmes musulmans pour assurer sa
sécurité en les utilisant comme des boucliers humains au cas où ses forces
seraient attaquées. Il crierait alors au génocide ou appellerait le monde
musulman au jihad en Centrafrique, s’il y avait des victimes musulmanes en cas
d’accrochages entre ses forces et les forces étrangères. C’est un calcul au
cheminement simple et logique que beaucoup de centrafricains et l’aide étrangère
avaient du mal à saisir et à comprendre.
Tout
ce qui précède serait diabolique, n’est-ce pas! Qui paierait le prix cher? La
réponse serait simplement, les centrafricains chrétiens, musulmans et animistes.
Et la communauté internationale, depuis perdue dans ses diverses considérations
philosophiques ou existentielles, avait oublié de travailler au plus important.
Une action décisive pour faire arrêter rapidement la crise centrafricaine en
mettant tous les coupables et leurs agents sous silence, pourrait être une
solution à examiner. Les centrafricains musulmans et les chrétiens devraient se
rendre compte qu’ils avaient été utilisés comme de pions sur un échiquier dont
les joueurs étaient la Séléka. Ils étaient nullement ni les premiers soucis ni
les préoccupations de la Séléka. Afin d’arrêter la crise humanitaire, les
centrafricains musulmans et chrétiens devraient réaliser ce qui leur arrive et
tirer sans tarder les conclusions urgentes et nécessaires. Les centrafricains
auraient besoin que l’aide internationale à la Centrafrique soit avant tout une
campagne de libération militaire pour éviter que cette gangrène séléka ne tue un
pays, malade et mourant.
Yang Mè Zègbè (12 mai
2014)